C'est qui eux ? Mais non il est seul et c'est Euverte...

La route fut longue, très longue, très très longue, voir même pas encore terminé pour le corps. L'esprit lui, toujours plus vif, reste à prouver, que le corps. Le corps, rapide dans l'art du levé de coude, certes, c'est aiser d'être vainqueur pour un breton, surtout chez les françois.

Mais là, venu pour, une missive dont il n'avais pas compris la demande de ramener sa trogne. Non, pas ainsi que cela à été demandé, mais le bas peuple comprend mieux sous ces mots.

C'est suite à cette missive que l'homme se présenta, en tant qu'être divin. Non, ça ne passera pas ici, les bretons ne sont pas aussi crédules que les françois. Droit, devant la porte, tel un véritable soldat... Qu'il n'est pas et ne sera jamais avec une posture plus de feignasse qu'autre chose.

- Je suis Euverte ! L'on ma fait mandé sur ces terres ! Reprenant la missive pour y retrouve un nom. Dame Roxanne, si mes yeux ne me jouent point de tour c'est ce qui fut signé.

L'homme ne se cassait pas la tête avec les noms de famille, cela prenait trop de place en sa mémoire.

Oula, mais c'est que la donzelle l’insinuerait qu'il est françois ! Depuis quant insultons un homme de sa carrure, enfin, un jour peut-être il en aura une bonne carrure. En tout cas l'Euverte, breton de sang, même bouillonnant ! N'allait pas la laisser faire de tel insinuation sans répliquer. Il relit, afin de s'assurer de l'écriture de son nom.

- Très chère, vôtre nom non plus n'est pas breton. D'après l'écriture se serais plus de l'anglois, prénom dérivé du même avec un seul N qui tirerait son origine des contré lointaine Perse. Dit-il avec un sourire.

Ses voyages avait donc pas été si inutile que cela. Il en avait donc apprit beaucoup plus qu'il ne le croyait lui-même.

- Qui de nous deux est donc le plus breton ? Vous où moi ? Peu importe ! Je suis tout de même enchanté de vous rencontrer. Dit-il tout en faisant une légère courbette afin d'être de meilleurs compagnie auprès d'une dame de son rang.

Euverte ne peut s'empêcher de sourire sur la remarque, en rapport de son prénom, de son interlocutrice. Ensuite son intention fut un peu volatile à l'entente de la présentation des lieux. L'antre des Montforts ! Lui qui en avait tant entendu parlé, ainsi que les Toxandries et les Penthièvres... Lui à côté il n'était rien du tout, se demandait même si un vulgaire ver de terre ne serait pas plus précieux que lui.

D'un coup ! Son esprit revint avec force et fracas ! Il lui fallait suivre ce soleil qui le guiderait, tout en lui montrant les lieux.

- Qui serait assez stupide pour refuser de suivre cette lueur qui fait penser à l'astre solaire. Qui n'est qu'autre le paradis... Franchement je ne suis pas assez idiot pour refuser le paradis. Dit-il en souriant.

Il avait fait allusion à la couleur blonde de sa chevelure, cela lui rappelait à chaque fois cet astre. Jamais il avait réussi à ne pas dire ce qui lui passait pas la tête, peu importe si cela plaisait pas. Lui il en était ravi de dire de tels choses, il continuerait sûrement.

Euverte la laissa passé devant, non pas pour profiter, mais bien parce que celui-ci ne savait pas du tout où il devait aller. Et puis, quand on suit, on est pas devant, toujours derrière.

Un astre solaire ? Où donc ?

Levant les yeux au ciel, elle ne voit que nuages gris qui tendent à se faire menaçants.

On va avoir droit à une belle averse oui !!

Elle a peut-être été mariée la blonde chevalier mais elle est encore fort jeune avec ses 19 printemps et ne saisit pas toujours les subtilités du language masculin. Faut dire que même mariée elle a plus vécu en solitaire que lorsqu'elle n'avait point encore la bague au doigt.
Toujours candide mais sans doute sa chipiesque attitude d'antan s'est cachée au fin fond de son âme.

La jeune fille le voit s'effacer pour la laisser passer devant, ce qui ne manque pas d'évoquer un souvenir cuisant en son esprit. Son taquin faisait toujours ça ! Il avait pris l'habitude de toujours rester derrière elle. Mais elle secoue doucement la tête, faisant onduler inconsciemment ses cheveux qui pour une fois ne sont pas relevés en chignon désordonné mais bien lissés et tenus par une lanière aussi peu pratique qu'ornementale sur son front. Pas le moment de se laisser aller à de telles pensées.

Et tout en le menant dans l'une des ailes du château, elle ne manque pas de lui servir de guide, lui montrant au passage les différents quartiers des lieux.

Tandis qu'ils étaient en pleine visite des lieux, un homme fit son apparition. Une chose à plume, aussi appeler volatile, ornait son épaule. Euverte adorait ces emplumés, pas l'homme, mais le volatile. Lorsque ceux-ci ne sont pas de bon chasseur, ils font de très bon mets. Aux dires, l'homme serait son frère, quand à la vue, on pouvait en douter au vue de leur hésitation. Mais au diables les apparences, lui même ne montrait pas, ni aux dires ni aux comportements, sa véritable personne, du moins il essayait.

L'homme en vint à s'adresser à lui, ce qui fit apparaître un léger sourire sur les lèvres d'Euverte. Le jeune homme avait envie de répondre d'une manière très flatteur, ou effronté, à voir selon l'humeur.

- Excusez moi sire, mais ce n'est pas vôtre volatile que je regardais ainsi. Mais bien vôtre personne, afin de savoir sur qui un homme tel que moi puis prendre model. Dit-il tout en souriant. D'après ce que j'ai ouïe dire, vous seriez le frère de dame Roxanne, cela ne m'en étonne pas, au vue de vôtre prestance. Qui celle-ci en retombe fort bien sur vôtre soeur ici présente. De part vôtre prestance vôtre soeur n'en est que des plus lumineuse.

Il continua toujours aussi paisible et avec le sourire, comme si Roxanne n'était pas présente.

- Et sans vouloir vous offenser, ça ne la rend que plus attirante.